Programme
8H30_ Accueil
9H_ Ouverture du séminaire
9H15_ L’Open Access et les chercheurs au cœur d'injonctions paradoxales – Hans Dillaerts
Le paysage de la communication scientifique est de plus en plus complexe. Nous essaierons dans un premier temps d’expliciter et de (re)définir le(s) périmètre(s) du mouvement du Libre Accès qui est confronté à une hybridation accrue des modèles. Au-delà des tensions inhérentes à ce mouvement, les chercheurs subissent également d’autres injonctions paradoxales de la part des institutions publiques (européennes, nationales, institutionnelles). Nous nous efforcerons par conséquent à travers cette communication d’identifier et de catégoriser l'ensemble desdites injonctions paradoxales auxquelles les chercheurs sont confrontés en soulignant les problématiques et les questionnements qu’elles soulèvent.
Hans Dillaerts est maître de conférences en Sciences de l’information et de la communication à l’université Paul-Valéry et rattaché au LERASS-Céric. Il est également chercheur associé aux laboratoires de recherche ELICO et DICEN-IDF. Il est spécialisé dans le domaine de l’information scientifique et technique. Ses recherches s’articulent autour des modes de production, de médiation et de diffusion de ressources scientifiques et sont portées par une approche socio-économique qui permet de prendre en compte les problématiques liées à l'offre de contenu (modèles de publication et diffusion, modèles économiques,...) et son usage par les usagers (pratiques informationnelles, pratiques de recherche et de collaborations scientifiques...).
10H30_ Les données de la recherche - politiques et enjeux – Joachim Schöpfel
Après une introduction au concept des données de la recherche, Joachim Schöpfel essaiera de dégager plusieurs niveaux et perspectives de la gestion des données de la recherche, en mettant l'accent sur les besoins, fonctions et enjeux. Dans une approche "bottom-up", il présentera quelques éléments d'observation et d'analyse de trois niveaux : le "terrain" des unités de recherche et établissements ; le périmètre national ; et l'espace européen de la recherche. Sa présentation s'appuiera essentiellement sur des études empiriques, sur des rapports, déclarations et autres documents officiels. L'objectif est de mieux comprendre les différentes politiques et stratégies, avec leurs enjeux mais aussi leurs incohérences, risques et obstacles potentiels. La contribution est issue du projet "D4Humanities" (Deposit of Dissertation Data in Social Sciences and Humanities – A project in Digital Humanities) financé par la MESHS et par le Conseil Régional Hauts-de-France.
Joachim Schöpfel est enseignant-chercheur (MCF-HC) en Sciences de l’Information et de la Communication à l’Université de Lille Sciences Humaines et Sociales et membre du laboratoire GERiiCO. Après avoir dirigé l’UFR IDIST de 2009 à 2012 et l’Atelier National de Reproduction des Thèses de 2012 à 2017, il travaille aujourd'hui comme consultant indépendant dans le domaine de l’information scientifique et technique, est membre d'euroCRIS, de Greynet, de NDLTD et de Knowledge Exchange, conduit un projet dans le domaine des données de la recherche et monte actuellement un projet franco-allemand sur l'évolution des thèses de doctorat dans l'environnement de la science ouverte.
13H15_ Partage des données de recherche en SHS : quelles pratiques des enseignants-chercheurs ? – Alexandre Serres
Si le partage des données de recherche est devenu en quelques années à la fois un nouvel enjeu essentiel dans le paysage scientifique, l’objet de discours d’incitation, voire une obligation institutionnelle, il se heurte également, chez de nombreux enseignants-chercheurs, à des réticences parfois fortes, à une certaine inertie des pratiques, à la méconnaissance des outils et infrastructures. Et ce, particulièrement en SHS, où la question des données de recherche (leur définition, leur épistémologie, etc.) ne va pas de soi et pose de nombreux problèmes.
En nous appuyant sur les résultats de l’enquête menée en 2017 à l’Université Rennes 2 (voir les résultats sur HAL : https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01635186), nous reviendrons sur cette complexité des données propre aux SHS et nous tâcherons de cerner les principales réticences des chercheurs devant l’ouverture de leurs données, qu’il s’agisse des contraintes juridiques, de certaines objections scientifiques, de la diversité des facteurs disciplinaires, des représentations négatives du partage, du poids des écosystèmes traditionnels de publication, etc. Au rebours des discours d’injonction, il s’agit de prendre réellement en compte les objections, fondées ou non, des chercheurs. Cette question des réticences face au partage des données sera posée également au regard d’une culture de l’information scientifique, qui reste à définir, et des diverses compétences nécessaires, très inégalement réparties.
Alexandre Serres est maître de conférences en Sciences de l'Information et de la Communication à l'Université Rennes 2 et co-responsable de l'URFIST de Rennes. Ses recherches portent sur la question de l'évaluation de l'information, les cultures de l'information, la didactique de l'information et la formation des étudiants à la culture informationnelle. Il s'intéresse également aux Humanités Numériques, à la question des traces et des outils numériques dans la recherche en SHS, aux évolutions de l'information scientifique. Il a coordonné l’enquête sur les données de recherche en SHS à l’Université Rennes 2.
Membre de l'Equipe d'Accueil PREFics, fondateur et animateur du GRCDI (Groupe de Recherche sur les Cultures et la Didactique de l'Information) ; membre du projet ANR Translit (2012-2016).
Référent à l’intégrité scientifique de l’Université Rennes 2, depuis le 1er janvier 2018.
Liste complète des publications dans la fiche personnelle , sur le site de l'Université Rennes 2.
14H30_ Les données scientifiques et le droit – Agnès Robin
Les données scientifiques sont soumises à plusieurs dispositifs légaux si bien qu’il est impropre de parler de « droit des données ». La présentation juridique des principales règles qui s’appliquent à la circulation des données scientifiques en particulier, permet de comprendre de manière précise ce que recouvrent les expressions open data, ou encore open science. Le croisement entre les différents corps de règles impose alors de concevoir et comprendre l’articulation des règles qu’ils contiennent, mais aussi de présenter et d’analyser les pratiques et usages qui se développent aujourd’hui pour fluidifier cette circulation.
Agnès Robin est Maître de Conférences (HDR) en Droit privé à l'Université de Montpellier. Elle est membre de l’Equipe de recherche Créations Immatérielles. Elle dirige le Master 2 Droit de la propriété intellectuelle et TIC (Faculté de droit de Montpellier). Elle a publié un ouvrage intitulé La copropriété intellectuelle (Prix de thèse de la Fondation Varenne et Grand prix de thèse de la Faculté de Droit de Montpellier) et un ouvrage consacré au droit de l’innovation et de la recherche : Le droit de la recherche et de l'innovation en France. Analyse économique et juridique (Larcier, 2010). Son activité scientifique est orientée selon trois axes : 1° Droit de la propriété intellectuelle ; 2° Droit de la recherche et de l’innovation ; 3° Droit du numérique (droit des TIC, droit de l’internet). Elle a publié de nombreux articles et donné des conférences sur les thèmes relatifs à l’open data, aux cahiers de laboratoire, au plagiat scientifique, à la valorisation de la recherche, au patrimoine scientifique de l’Etat, à l’open science, à l’université numérique, etc. Elle participe à des projets de recherche collective en lien avec ces thématiques (ex. Institut de convergences #DigitAg) et pilote le projet interdisciplinaire CommonData sous l’égide de la MSH Sud, Agropolis Fondation, LabEx Numev, Université de Montpellier, CNRS.
Informations utiles
Date : 16 octobre 2018 08:30 - 16:00
Lieu : Rue du Professeur Henri Serre, 34090 Montpellier, France
Téléphone : 04 11 75 71 71
Email : julien.mary@mshsud.org
Site internet : http://numerev.com/